Le CIRC est le Centre International de Recherche sur le Cancer. Ce centre basé à Lyon, fait partie de l’OMS (organisation Mondiale de la Santé). Un de ses objectifs est de déterminer les facteurs liés à la survenue des cancers, que ce soit les facteurs environnementaux, les modes de vie… Pour cela le CIRC établit une classification des substances en fonction du risque d’apparition d’un cancer chez les personnes exposées, en se basant sur des études épidémiologiques, des essais , des modèles expérimentaux.

 

Plusieurs type d’agents sont évalués.

– les agents chimiques :

on y retrouve des produits chimiques pouvant se trouver dans notre environnement intérieur, les métaux, certains médicaments…

– les agents physiques :

les rayonnements ultraviolets, les champs magnétiques et électriques, le radon qui est un gaz radioactif, les rayons X…

– Les agents biologiques:

toutes les petites « bêtes »  comme les bactéries, les virus. Tout le monde a probablement entendu parler du risque de survenue de cancer du col de l’utérus chez les femmes atteintes par le papilloma virus.

 

La classification des substances cancérogènes

Pour affirmer le risque cancérogène d’un agent, il faut un niveau de preuve suffisant. Ce niveau de preuve est apporté à la fois par des données chez l’animal et chez l’homme. Chez l’homme les données peuvent être limitées. En effet pour que le risque soit avéré, il faut par exemple le suivi d’un grand nombre de personnes exposées et avec un recul suffisant. Le délai entre l’exposition à un agent et la survenue d’un cancer est parfois très long. Pour l’amiante ce délai peut être de 20 à 40 ans.

En fonction du niveau de preuve disponible on classe les agents en 4 groupes (le groupe 2 étant divisé en 2):

 

Groupe 1 :

Agents cancérogènes pour l’homme (parfois appelés cancérogènes certains). Ce groupe comporte 120 substances dont l’amiante, les gaz d’échappement des moteurs diesel (mention spéciale aux gouvernements successifs qui ont continué à faire de la fiscalité incitative en faveur du diesel…), le radon (gaz radioactif naturel présent en quantité non négligeable dans certaines régions françaises), le formaldéhyde (intervient comme liant dans les colles servant à la production de panneaux de particules, présent donc dans les meubles), le benzène (émis dans la fumée de cigarettes, par l’encens et certains désodorisants), la viande transformée…

 

substances cancérogènes

Gaz d’échappement

 

Groupe 2A :

Agents probablement cancérogènes pour l’homme. Dans ce groupe les données sont limitées chez l’homme mais suffisantes chez l’animal. 81 agents sont classées dans ce groupe dont le fameux Glyphosate (Roundup), le perchloréthylène utilisé pour le nettoyage à sec, les rayons ultraviolets, la viande rouge en excès…

 

Groupe 2B :

Agents peut-être cancérogène pour l’homme. Dans ce groupe les données sont limitées chez l’homme et insuffisantes chez l’animal ou insuffisantes chez l’homme et suffisantes chez l’animal. 299 agents dont les gaz d’échappement des moteurs essence, le dioxyde de titane (pigment blanc utilisé dans de nombreux produits de consommation courante comme le dentifrice, les confiseries, les cosmétiques…)

 

Groupe 3 :

Agents inclassables. Dans ce groupe les données sont insuffisantes chez l’homme et insuffisantes ou limitées chez l ‘animal. 502 agents sont concernés dont les sulfites, les mousses de polyuréthanes, les champs magnétiques

 

Groupe 4 :

Agents probablement pas cancérogènes pour l’homme. Il y a une seule substance dans ce groupe : le caprolactame. C’est un composé organique utilisé dans la synthèse du nylon.

Le CIRC a étudié 1003 substances et les a classées en fonction de leur potentiel cancérogène. Cela constitue déjà un travail considérable. Beaucoup de molécules n’ont cependant pas encore été évaluées par ce centre.

Par ailleurs il faut garder à l’esprit que le classement et la législation ne fonctionnent pas en parallèle. Les agents classés cancérogènes même certains ne sont pas forcément tous interdits. Il n’existe pas non plus d’obligation à utiliser un étiquetage clair sur la présence de ces substances.

Par exemple pour le formaldéhyde, vous pouvez acheter un meuble en ne sachant pas qu’il en contient. Mais s’il est en panneaux de particules il y a de fortes probabilités. Pour les cosmétiques par contre, il est obligatoire de noter la liste des ingrédients, tous les ingrédients, pas seulement ceux qui ont un impact sur notre santé. Le formaldéhyde autrefois très fréquent dans les vernis à ongle se fait plus rare.

A nous d’être vigilants lors de nos achats.

Sources :

Site du CIRC :

https://www.iarc.fr/fr/about/index.php

Site du centre de lutte contre le cancer Léon Bérard qui met à disposition du grand public une traduction française des différentes monographies du CIRC

http://www.cancer-environnement.fr/