Les lingettes pour bébés sont des produits très utilisés. En effet, elles sont vraiment pratiques. Pas besoin de se trouver à coté d’un point d’eau et de sortir le gant de toilette, la serviette… Mais comment les choisir? Sont-elles toutes sans risque pour la santé de nos enfants?

 

 

Les particularités de la peau du siège

 

Les produits mis sur les fesses de bébé doivent être choisis avec soin. En effet le siège est une région particulièrement sensible pour plusieurs raisons:

  • Les lingettes nettoyantes utilisées sur le siège ne se rincent pas. Les ingrédients présents seront donc en contact avec la peau jusqu’au prochain change.
  • Les crèmes pour le change créent un film occlusif pour protéger la peau du contact irritant avec l’urine ou les selles. Mais elles « piègent » également toute substance préalablement mises en contact avec la peau
  • La peau du siège peut présenter des irritations. Or une peau irritée est plus perméable aux substances qui sont à son contact.

 

Composition des lingettes : Les ingrédients à éviter

 

Le Methylisothiazolinone (MIT) est un conservateur qui a remplacé les parabens. Or c’est un allergène puissant. Il a donc été récemment interdit dans les cosmétiques non rincés. Normalement, vous ne devriez plus en trouver dans les lingettes.

 

Phénoxyéthanol

 

Le Phénoxyéthanol est un conservateur. Il empêche le développement de micro-organismes (bactéries, champignons) dans les lingettes.

Cette substance est toxique pour le foie et pour le sang. Elle n’est cependant pas interdite dans les cosmétiques à usage des enfants car elle se trouve au centre d’une bataille d’experts entre la France et la Commission Européenne.

L’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) a publié un rapport en 2012 recommandant pour les enfants de moins de 3 ans :

– une non utilisation du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques destinés au siège et

– une restriction du phénoxyéthanol à la concentration de 0,4 % dans tous les autres types de produits (au lieu de 1 %).

L’ANSM a transmis ce rapport à la Commission Européenne (CE) en septembre 2012 mais leur avis n’a pas été le même. En effet la CE a conclu en Octobre 2016 à la sécurité du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques à la concentration maximale de 1 %. En 2018 L’ANSM a réévalué le dossier avec les nouvelles études disponibles et maintient ses recommandations: » La recommandation par l’Ansm de non-utilisation du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques destinés au siège doit être maintenue. Il est souhaitable de l’élargir aux lingettes qui sont très habituellement utilisées aussi pour nettoyer le siège des jeunes enfants. »

L’ANSM étant une agence nationale sérieuse, je préfère m’appuyer sur leurs recommandations et conseiller d’utiliser des lingettes qui ne contiennent pas de phénoxyéthanol.

Marques pouvant contenir du phénoxyéthanol : Mixa Bébé, Huggles, Nivea, Pampers, Johnson’s… Certaines lingettes de ces marques en utilisent, d’autres pas. Mieux vaut regarder la composition avec attention.

Mise à jour du mois de mars 2019:

« L’ANSM demande de faire figurer sur l’étiquetage des produits cosmétiques dits « non rincés » contenant l’agent conservateur phénoxyéthanol qu’ils ne peuvent pas être utilisés sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins. C’est le cas par exemple pour les lingettes, qui sont très habituellement utilisées pour le change du bébé. Cette décision doit prendre effet dans un délai de 9 mois. »

 

Paraben

 

Comme nous en avons déjà parlé dans l’article sur les Phtalates et Paraben, ces derniers peuvent avoir une activité de perturbateurs endocriniens. Particulièrement ceux ayant une chaine longue : Propylparaben et Butylparaben (moyen mnémotechnique Propyl et Butyl ne sont Pas Bons).

Or les nourrissons sont extrêmement sensibles à l’action des perturbateurs endocriniens. Il faut donc vraiment les éviter.

Depuis 2015, ces 2 parabens sont interdits dans les cosmétiques non rincés destinés à être appliqués sur la peau du siège, donc les lingettes pour le change. Ils ne sont cependant pas interdits dans les autres lingettes, corps et visage.

On en trouve par exemple dans les lingettes de la marque Casino, Nanny’s, Pampers Kandoo de poche

 

Parfum, substance parfumante allergisante

 

Les parfums sont généralement associés à des phtalates qui sont des fixateurs. Ces phtalates sont également des perturbateurs endocriniens. Or ces fixateurs de parfum ne sont jamais indiqués sur la liste des ingrédients. C’est la raison pour laquelle, dans le doute, je préfère éviter les cosmétiques parfumés pour les nourrissons.

Par ailleurs, 95% des allergènes présents dans les cosmétiques sont liés au parfum. Il existe ainsi 26 substances parfumantes à fort pouvoir allergisant. Ces substances sont à étiquetage obligatoires.

Alpha-Isomethyl ionone, Amyl cinnamal, Amylcinnamyl alcohol, Anise alcohol, Benzyl alcohol, Benzyl benzoate, Benzyl cinnamate, Benzyl salicylate, Cinnamal, Cinnamyl alcohol, Citral, Citronellol, Coumarin, Eugenol, Evernia furfuracea extract, Evernia prunastri extract, Farnesol, Geraniol, Hexyl cinnamal, Hydroxycitronellal, Hydroxyisohexyl 3-Cyclohexene carboxaldehyde, Isoeugenol, Limonene, Linalool, Majantol, Methyl 2-Octynoate

Il existe de nombreuses lingettes sans parfum. Autant les privilégier.

 

Longue liste d’ingrédients

 

Certaines lingettes sont composées d’une vingtaine d’ingrédients. Même si aucun de ces ingrédients n’est réellement toxique, je préfère éviter ce genre de produits.

 

Conclusion

Comme tous les cosmétiques et particulièrement ceux destinés aux nourrissons, les lingettes qui sont des produits non rincés, doivent être choisies avec soin. Si vous souhaitez relire l’article général pour apprendre à lire les étiquettes de cosmétiques, vous pouvez le faire ici.

Par ailleurs, lorsque vous êtes à la maison et que vous avez le temps, essayez de limiter leur usage. Le plus sûr pour votre enfant est de faire sa toilette avec de l’eau et du savon neutre type savon de Marseille. Les lingettes peuvent être réservées pour les changes en dehors de votre domicile.

Sources

Rapport sur le phénoxyéthanol de l’ANSM